On s’interroge toujours sur ce qui fait la différence entre un bon pratiquant d’arts martiaux et un bon professeur. La mise en parallèle des termes compétences et connaissance permet de donner des éléments de réponse. En effet, pour qu’un pratiquant soit bon, qu’il soit compétiteur ou non, celui-ci doit disposer de compétences. On entend par compétences un certain nombre de qualités techniques, mais aussi physiques qui lui permettent d’exceller dans son art. Le professeur, pour être efficace, se doit de disposer de connaissances. La connaissance permet d’apporter les compétences.
Un bon pratiquant ne dispose pas forcément du matériel pédagogique nécessaire pour transmettre ses qualités à d’autres individus. Disposer de compétences ne signifie pas forcément disposer d’une capacité d’abstraction suffisante pour transmettre une technique.
Dans les arts martiaux, le bon enseignant est un chercheur, capable d’analyser et de comprendre les tenants et aboutissants de chaque technique et de chaque principe pour les adapter à chacun des profils qu’il rencontre. Il a la capacité d’identifier les forces et faiblesses de ce qu’il enseigne et il peut modifier les techniques afin de les mettre en adéquation avec le contexte dans lequel se situe l’élève. Il donne les outils permettant de construire les compétences. Le professeur n’est pas le maçon, mais l’architecte qui propose un plan unique pour chacun de ses élèves.
Je me suis moi-même retrouvé parfois dans la peau du pratiquant compétiteur, mais également dans celle de l’enseignant. L’enseignement demande du temps. L’investissement pour celui qui souhaite exceller dans le domaine est conséquent et peut être mis en parallèle avec le temps nécessaire pour devenir bon sur un ring, un tatami ou dans une cage. Il n’est pas ici question de sacrifier l’une des deux carrières au profit de l’autre, mais plutôt de mesurer l’importance du rôle de l’enseignant dans la transmission des arts du combat.
Évidemment, un bon enseignant peut également être un bon pratiquant et un bon compétiteur. Mais il est important de se questionner sur un point. Une personne qui s’entraîne pour combattre, dispose-t-elle du temps nécessaire pour s’entraîner à transmettre ? L’enseignement est une belle voie et si c’est celle qui vous attire le plus, les prochains articles vous fourniront les clés pour que vous aussi vous puissiez disposer des connaissances qui vous permettront d’acquérir des compétences.
Photo par Thao Le Hoang sur Unsplash